Pourquoi-faut-il... ?

Avant toute chose, je tiens à être clair : croiser dans la rue une femme obligée de porter la burqa, c'est désolant. Mais nos bien-pensants me désolent encore plus.

"Xavier Bertrand, Secrétaire Général de l'UMP propose ainsi de conditionner l'accès à la nationalité française  au non-port du voile intégral" (www.slate.fr). Riche idée. Le droit de devenir citoyen de république française dépendrait donc de vos convictions ou vos non-convictions religieuses. N'est-ce pas contraire à l'idée de laicité, qui implique une déconnection totale de la république à tout critère religieux?

"Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti présidentiel, a lui suggéré que l'accès aux prestations sociales , aux allocations familiales et à des titres de transport public soit interdit aux femmes portant la burqa" (www.slate.fr). Riche idée (bis).

Si on pousse le brillant raisonnement de Frédéric Lefebvre jusqu'au bout : vous portez un bonnet et la barbe? "vous ne toucherez que 50% de votre alloc chômage!". Vous portez une casquette ? "votre pass Navigo vous coutera 120% du prix original !". Une croix autour du cou ? Circulez, c'est bon pour cette fois, mais c'est bien parce que vous êtes catholique.

La pertinence de faire une loi repose selon moi sur deux critères: 1/ la loi doit être facilement applicable au quotidien pour être efficace et juste, 2/ son application doit punir le coupable et réparer la victime.

Assurément, aucun des 2 critères n'est rempli.

Le 1er critère implique que les forces de l'ordre arrêtent et amendent systématiquement un femme voilée dans la rue ; à partir quand l'arrête-t-on? quand la bouche est couverte? le nez est couvert? Les yeux sont couverts? Raisonnons par l'absurde. Suis-je amendable si il me vient l'idée de me balader dans la rue avec une casquette, des lunettes de soleil, et un masque anti-grippal?

Le 2nd critère pose encore plus de problèmes.

Le port du voile intégral suppose  dans l'immense majorité des cas que la femme y est obligée, et subit donc la tyrannie de son époux. Elle est la victime, mais c'est elle qui sera amendée!

Que gagnera-t-elle à ce qu'on lui interdise de sortir en public avec le voile intégral? Tout simplement l'interdiction totale par son mari de sortir de chez elle, et de rester à demeure, entre ses 4 murs, ad vitam eternam. Merci la république, merci les bien-pensants !

Le port de la burqa ne concerne que 400 jeunes françaises, ou résidentes en France. Pour les aider, de nombreuses associations et groupes de pression oeuvrent à ce qu'elle puissent un jour se délivrer du joug de leur mari. Laissons donc faire ceux qui savent et agiront avec efficacité.

Quant à nos chers dirigeants ou représentants, souhaitons qu'ils daignent un jour s'occuper de ce pourquoi ils ont été élus. Car en créant de tels écrans de fumée, afin de conserver leur base électoral quelques mois avant les élections, ils nous donnent plutôt l'impression de vouloir masquer leurs difficultés à traiter les vrais problèmes, en jetant sur nos préoccupations quotidiennes (le développement durable, l'emploi, le logement, l'école, etc.) -si j'ose dire- un voile intégral.

La drogue va se répandre dans nos lycées, la luxure se propager dans nos collèges, l'alcool couler à flots dans nos écoles, la jeunesse française est fichue...

Super Nanny est morte.

Parce que sa position sur la guerre en Irak est juste. Parce qu'Obama, il a la classe.Parce que sa position sur la guerre en Afghanistan n'est pas démago. Parce qu'Obama, il a un noeud de cravate toujours parfait.

Parce qu'il ne reconnait pas l'idée de guerre préventive, mais l'idée de la diplomatie. Parce qu'Obama, il est drôle. Pas malgré lui, lui. Parce qu'il est convaincu que tout le monde doit avoir accès aux soins, et à un système de santé solidaire. Parce qu'Obama, il en a rien à foutre de Sarkozy.

Parce qu'il est cultivé et bon orateur. Parce qu'Obama, il a jardin bio derrière sa bicoque. Parce qu'il parle de dialogue entre les peuples, et pas d'axe du mal. Parce qu'Obama, il a un bon shoot au basket.

Parce qu'il a le prix Nobel. Parce qu'Obama, il sait communiquer sur Facebook et Twitter. Parce qu'il sait que Haiti, c'est une Ile située dans les Grandes Antilles, et non pas dans "le reste du monde".

Parce qu'Obama n'est pas Bush.

Chers lecteurs,

quelle ne fut pas ma douleur de choisir -pour essuyer les plâtres de mon blog- parmi tous les thèmes faisant le sel de nos vies actuelles : la crise économique (trop connu), la laicité (trop ardu), l'identité nationale (trop tordu), les ministres UMP qui dérapent, les opposants socialistes qui se déboîtent, la douleur des Haitiens.

Autant de sujets qui nous questionnent sur notre époque, et nous font réfléchir sur la condition humaine.

Et puis merde! Pour une première, je me suis dit qu'il n'y avait rien de plus jouissif (et de plus facile, avouons-le) que de dézinguer un des nombreux guignols (que dis-je! LE plus grand des guignols) qui peuplent le paysage télévisuel, et donc notre temps de cerveau disponible.

Je sais, je sais, un dézingage en règle, c'est facile, c'est gratuit et puis, par écrans interposés, c'est très lâche. Mais il y en a qui le méritent, tout de même. Et puis, "Courage, fuyons!", le concerné ne lira jamais ces lignes.

Symbole de l'obscénité et de la superficialité de notre époque, Benjamin Castaldi -puisque c'est de lui dont il s'agit- c'est un aimant à claques, pesant 80kg d'inconséquences. Ne nous attaquons pas à l'homme, mais à ce que réprésente son oeuvre publique : golden-boy en toc, puis pistonné chez Drucker (Merci papa, merci maman) pour Studio Gabriel en tant que chroniqueur cinéma (argh!... et Fellini et Truffaut, de se retourner dans leur tombe...), intervieweur foireux de radio ("qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier?"), enfant prodigue de la télé-réalité (Loft-Story - niveau débutant) et empereur de la télé-mensonge (Secret Story - niveau expert), pourvoyeur de chanteurs nases (La Nouvelle Star / Note pour plus tard : consacrer une de mes chroniques au "brillant" Julien Doré...), il est devenu le bras armé de l'abêtissement des foules, et le gendre idéal des "ménagères de moins de 50 ans" à la vie moisie.

Le point culminant de sa carrière cathodique reste le mémorable prime-time de TF1 modestement nommé "Qui peut battre Benjamin Castaldi?" dans lequel notre surhomme des temps modernes se confrontait physiquement -bof- et intellectuellement -laissez-moi rire- à des téléspectateurs en quête de minutes de gloire. Battre Benjamin Castaldi? Chiche?

Chiche.

Ambassadeur du rien, Benjamin Castaldi, c'est un peu une Paris Hilton à la mâchoire carrée et au regard niais, qu'on aurait encagé dans votre écran plat.

Vite, éteignez votre télé ; il y a les derniers Eastwood et Coppola qui passent dans votre cinéma.